Texte expographique. Artistes Maxim Zmeiev, Ivan Zoubariev, exposition «Barry Feinstein : photos emblématiques de Bob Dylan à Steve McQueen».
KGallery, Saint-Pétersbourg.
Le projet « P.S. » est une combinaison de photographie et de sculpture (Photography, Sculpture), une collaboration de l'artiste Maxim Zmeiev et du sculpteur Ivan Zoubariev. Le post-scriptum est un ajout aux déclarations photographiques de Barry Feinstein, la réflexion sur la relation entre le passé et le futur dans le présent. Le travail des auteurs matérialise l'espace virtuel du monde numérique et permet au spectateur de ressentir les symptômes de la modernité avec les médiums de l'art habituels pour « l'homme du passé » — la photographie et la sculpture. Mais la transformation de la réalité change inévitablement les médiums eux-mêmes et leurs créateurs.
Les documentaires habituels cèdent la place à la photographie dans le jeu. Si les caméras de Barry Feinstein sont dirigées vers de vraies vedettes, la caméra de Maxim Zmeiev, au contraire, est dirigée vers le spectateur, mais le spectateur est virtuel, et le photographe lui-même est « virtualisé » pour créer un reportage.
Les affiches du concert auquel il a assisté ont rapporté : « Le 24 juin 2021, un concert aura lieu sur la base de Fortnite. Le groupe britannique de R&B Easy Life joue à l'Arène faite en jeu 02. Démarrez! ». Nous voyons l'image de l'avatar choisi par le spectateur du jeu vidéo qui est venu au concert de l'artiste de musique réel préféré dans l'espace virtuel. Comment ne pas être empêtré dans ces transitions d'état ? Un monde où il n'y a ni temps, ni lieu, ni l'homme lui-même, mais en même temps règne la réalité créée par l'homme et contrôlée par lui, et l'image vivante de l'idole qui chante au fond des avatars de jeu.
Dans ce tourbillon de nouvelles sensations et de nouvelles expériences vécues par les utilisateurs de la technologie numérique, de la transformation de l'industrie du spectacle musical sur une scène virtuelle, construite dans le jeu, l'une des émotions les plus familières et les plus lisibles est l'amour de l'idole. La sculpture d'Ivan Zoubariev soutient le « retable » des icônes de la « nouvelle modernité ». Nous observons la transformation de la sculpture et du sculpteur qui imitent la machine, Ivan Zoubariev imite le travail d'une imprimante 3D, reflétant ainsi la dichotomie « homme-machine ». Les fleurs en miroir dans ce projet relient les deux temps dans le seul temps présent possible — en nous. Ils ressemblent à un appareil photo reflex, dont chacun est dirigé vers nous-mêmes et en fait joue le rôle de gardien de la mémoire. L'occasion de se regarder, d'arrêter le moment.